Un hiver et un printemps de tous les records !
Vous souvenez vous du début de l’année dernière ? On oublie vite mais il faut bien reconnaître que la météo a été tellement humide en 2018 que l’on garde forcément quelques souvenirs de ces faits exceptionnels.
Le 2ème hiver le plus pluvieux depuis 1956
Le Béarn a enregistré un record de pluviométrie en 2018 avec des épisodes de précipitations longs, réguliers et soutenus. Durant les 6 premiers mois de l’année, pas facile d’éviter la pluie tellement elle a été présente au quotidien.
Et forcément, le soleil n’a pas ébloui au cours de l’hiver avec « 79% de l’ensoleillement attendu »* dixit les météorologues.
Le premier épisode de pluie soutenue est apparue lors de la journée du 21 janvier avec des hauteurs d’eau et des côtes classant l’événement comme crue décennale.
Rebelote le 20 février où les rivières sont en alerte crue et classées orange sur le site vigicrues.
« Jusqu’à 17 jours de pluie sans discontinuer ! »*
C’est ce que nous avons connu sur le mois de février. Dur pour le moral…Mais en y regardant de plus près, cela n’a pas été mieux sur les mois qui ont suivi. 5 mois à plus de 150 millimètres de pluie comptabilisés lors du premier semestre par mon pluviomètre de jardin.
Fallait pas traîner pour le vider parfois, tellement la surverse guettait.
Les sols étaient saturés d’eau et les champs dans les creux de plaine et près des rivières régulièrement inondés. De vrais lacs où l’on pouvait observer colverts, aigrettes, hérons… Hallucinant !
Année des plus humides
Ce qui classe 2018 dans les 3 années les plus pluvieuses depuis 1958.
Habituellement, le cumul annuel est compris entre 1200 et 1300 millimètres / an sur la capitale du Haut-Béarn. Et en fait une région très humide où la végétation est abondante.
Ce que remarque régulièrement mes clients, ils trouvent le « vert » de la région exceptionnel comparé à leur lieu de résidence.
Pour cette année 2018, le total s’est envolé à plus de 1600 millimètres de cumul pluviométrique !
Un décalage important avec les relevés de Pau (1202 mm) situé à 30 kilomètres, moins exposés aux précipitations du fait de l’éloignement à la montagne. Mais aussi certainement par la présence d’orages localisés qui ont défilé sur le Haut-Béarn tout au long de l’année.
À titre de comparaison, voici les relevés effectués avec les mêmes moyens en 2017 :
Été es-tu là ?
Juin est le mois de l’été où il fait bon ressortir short et t-shirt.
Mais 2018 n’en n’aura pas voulu ainsi. Des épisodes successifs d’orages mêlés à de grosses chutes de pluie ont souvent contraint à se replier. Pour ma part, j’ai du annuler quelques jours de stages de pêche autour du 12 juin, date d’une crue historique. Je n’ai jamais connu les rivières aussi déchaînées…
Et bien qu’il m’est souvent possible de proposer une solution de repli, cette année je n’ai pu que constater l’impossibilité de cette option, tant tous les réseaux hydrographiques de nos vallées étaient impétueux et charriaient boue et troncs.
80 millimètres de pluie en 24h sur des sols détrempés, fallait pas s’attendre à une baisse des niveaux déjà bien hauts…
On a beaucoup parlé de Salies-de-Béarn où le Saleys, rivière qui traverse la belle ville, a tout emporté laissant derrière elle une citée traumatisée. La commune étant inondée à près de 65%.
Dans les statistiques, juin 2018 restera dans les mémoires en étant classé le deuxième le plus arrosé après 1992 depuis 60 ans qu’existent les relevés.
D’autres événements se sont succédés jusqu’à juillet et des bassins versants ont connu des orages localisés où les rivières ont de nouveau jouer de fureur.
Le Néez qui traverse Gan et Rébénacq le 17 juillet est sorti de son lit et a inondé les zones riveraines.
Ensuite, l’été s’est installé pour de bon et paradoxalement, on peut parler d’une fin d’année sèche avec des cumuls pluviométriques bien inférieurs aux moyennes enregistrées.
Successions de haut et de bas, il a été bien difficile de profiter des intersaisons, printemps et automne, habituellement si agréables à vivre.
Et ce constat devient récurrent ces dernières années. Les transitions hiver/été ou été/hiver semblent devenus rapides et se rapprochent inexorablement. Les 4 saisons n’existeraient-elles plus ?
Le mois de septembre, habituellement au climat si agréable, devient la prolongation du mois d’août et les températures fréquentes de plus de 30 degrés l’après-midi interrogent.
Les météorologues annoncent que l’été 2018 est classé troisième le plus chaud depuis 1921.
Effet du réchauffement ou simple hasard, la fin d’année est restée relativement douce et le mois de décembre vierge d’enneigement conséquent sur les sommets. Idem pour les gelées en plaine.
Bilan des effets climatiques de 2018 sur les cours d’eau béarnais.
Il faut bien reconnaître que 2018 n’aura pas été une année faste pour la vie aquatique.
Les 3 crues janvier, février et juin sont venues à bout du frai de l’hiver 2017/2018. Il faudra s’attendre à un creux de génération chez les salmonidés lors des saisons 2020 et 2021.
Même constat pour les invertébrés, bien des classes d’invertébrés aquatiques ne sont pas capables de résister à des flots déchaînés, surtout ceux de juin, reconnus comme exceptionnels.
Espérons plus de clémence dans le temps pour que les familles d’insectes se recomposent… Ainsi que la ripisylve qui a elle aussi payé un lourd tribut.
L’été aura eu aussi un effet certainement non négligeable sur la qualité de vie de nos rivières. Dés le mois d’août, les rivières seront restées très basses jusqu’au changement d’année.
Seul un ou deux épisodes de pluie auront fait remonter la rivière durant quelques jours avant de revenir à un niveau d’étiage marqué. Dans ces conditions, moins d’espace, moins d’autoépuration, plus de maladies, plus de stress, plus de difficulté à creuser les frayères… Sans parler de la température de l’eau souvent assez proche de valeurs incommodantes pour le milieu (18 à 19°C en température de surface cet été sur les zones de plaine) sans atteindre heureusement les valeurs létales.
Parenthèse sur le réchauffement climatique :
On parle de réchauffement et de dérèglement climatique. Il y a les sceptiques et il y a ceux qui observent une transformation dans l’enchaînement des saisons avec des modifications certaines dans les cycles normaux. Je fais parti de ceux qui constatent des évolutions. Du fait de ma présence régulière, quasi quotidienne, dans les vallées béarnaises et souletines, je regrette les changements climatiques rapides qui n’étaient pas aussi marqués avant le changement de siècle il me semble…
Les canicules sont de plus en plus notables, presque invivables. Et les pluies bien plus violentes, avec des trombes d’eau tombées en quelques heures. Si ce n’est pas de la grêle à la faveur d’orages brusques et localisés.
Les phénomènes de crue sont répétitifs et conséquents. Les chasses produites tellement violentes que même le milieu naturel, normalement habitué, en pâti.
Les invertébrés sont de moins en moins présents. Signe que leur résistance n’est pas à toute épreuve. Et bien que les problématiques soient nombreuses, je soupçonne les épisodes climatiques d’être en partie à l’origine de leur disparition lente. Couplé à une production hydroélectrique qui entraîne des variations incessantes des niveaux de la rivière + les signes de pollution d’origine agricole ou autres, comment voulez-vous que la rivière aille bien et se remette des agressions qu’elle rencontre trop régulièrement…?
La rivière : un témoin de santé général
Pourtant à travers elle, il faut y voir un étalon qui nous permet de savoir comment va la vie, notre vie. Puisque comme les habitants des milieux aquatiques, l’humanité est tout aussi dépendante de l’eau, de sa quantité et de sa qualité. Et durant la durée du cycle de l’eau, les molécules se chargent de tout ce qu’elles sont amenées à rencontrer sur leur passage.
Croyez-vous normal qu’il faille épurer l’eau de nos captages pour après la distribuer comme eau potable ? Ne pourrions-nous pas remettre en cause les origines de ces pollutions et ainsi économiser de l’argent, favoriser la santé et bien d’autres choses… Et proposer des alternatives moins polluantes ? Ce qui pour moi équivaudrait à une stratégie gagnant/gagnant.
Pour cela, sans attendre après les classes politiques trop frileuses dans leurs décisions, chacun est en capacité au jour le jour de modifier ses actes et de réfléchir à comment préserver un peu sa santé et son environnement. Faisons cela pour nous mais aussi pour les générations futures.
Ne consommons plus à tord et à travers, réfléchissons notre confort différemment, soyons vigilants au sujet de notre quotidien et prenons conscience des transformations en cours et à venir.
Le réchauffement climatique et ses dérèglements sont pour moi une évidence. Et je crois que nous pouvons encore minimiser les effets qui sont déjà visibles en changeant nos mentalités, notre façon de vivre. Nos actes semblent être la seule solution pour préserver notre planète des dérèglements et agressions qu’elle a eu à subir de façon exponentielle ces dernières années.
Alors à tous, pour ne pas connaître de nouvelle année de tous les records, agissons !
Merci de m’avoir lu et à bientôt pour un nouvel article.
Lionel ARMAND.
*source « La République des Pyrénées »
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