La pêche au toc est une technique de pêche aux appâts naturels qui tirerait ses origines des pêcheurs Pyrénéens.
Léon FOCH et Henri SOUEIX furent les premiers à réfléchir et à moderniser la pêche au toc pour l’adapter à tous les débits début du 20ème siècle.
Cette pratique peut s’exécuter de diverses façons suivant la dimension du cours d’eau. On ne pêche pas au toc de la même façon en petite et en grande rivière. Cet article va traiter des différentes approches de la pêche au toc suivant le milieu.
Voici ce qui vous attend dans ce guide de pêche au toc :
- Principe technique de la pêche au toc :
- Pêche au toc classique en remontant / Pêche au toc en petite rivière :
- Pêche au toc pyrénéen en descendant / Pêche en dérive en grande rivière :
- Pêche au toc lourd :
- Pêche au toc en nymphe :
- Règles à respecter dans la pêche au toc :
- Suivre un stage de pêche afin de mieux pêcher au toc
Principe technique de la pêche au toc :
L’appellation « pêche au toc » vient du temps ou la truite avait tendance à conserver l’appât en bouche. Elle prenait l’offrande proposée par le pêcheur au toc et l’avalait ou déguerpissait avec sous une cache.
Le pêcheur, tenant la ligne à l’autre bout, ressentait une vibration appelée communément toc. Et pouvait décider de ferrer quand il jugeait le moment opportun.
C’était bien ce qui se passait d’antan quand les poissons étaient plus nombreux et qu’ils n’avaient la visite occasionnelle que de quelques pêcheurs.
Depuis, le matériel proposé par les fabricants a bien entendu fait évoluer l’approche même si le principe reste le même.
Et les truites, moins nombreuses, et sollicitées autrement, ont adoptées une défiance sans commune mesure. Et savent reconnaître très rapidement le piège d’un appât armé. D’où la raison de nombreuses touches ratées ou d’appâts coupés, cela va beaucoup plus vite maintenant ! Et on ne gagne pas à tous les coups !
Malgré cela, s’il y a bien une technique qui vous fera prendre plus de poissons que les autres, c’est bien la pêche au toc.
Tout simplement parce qu’elle consiste à proposer un appât naturel (ou artificiel) sur le fond de la rivière, là ou la truite et les autres espèces passent l’essentiel de leur temps à se nourrir.
Qualité des milieux rime avec quantité de poissons
Les milieux aussi ont bien changé…, le modernisme dans lequel baigne le monde actuel a causé un tort important à leurs qualités.
Moins de diversité entraîne une baisse des populations, des micro organismes, jusqu’au(x) super(s) prédateur(s). C’est le principe de la pyramide alimentaire…
Le réchauffement climatique n’aidant pas, les zones de présence des truites fario se réduit au détriment d’autres espèces moins exigeantes en termes de débit, température et qualité d’eau.
Néanmoins, les truites fario habitent encore de façon importante les bassins vallonnés et montagneux, là ou les conditions de vie leur sont toujours favorables.
Lieux où nous pourrons nous lancer le défi de traquer les truites aux appâts façon pêche au toc.
Deux manières d’aborder la pêche au toc :
De nos jours, on pourra distinguer véritablement deux manières d’aborder les rivières à truite en pêchant au toc :
- En remontant le cours d’eau pour les petits gabarits : rigoles, rases, ruisseaux, torrents et autres rivières de quelques mètres maximum
- En descendant généralement pour les cours d’eau plus imposants
Pêche au toc classique en remontant / Pêche au toc en petite rivière :
Dans le 1er cas de figure, chacun utilisera la canne qu’il affectionne et dont il a pris l’habitude.
Ce choix varie en fonction des régions et des contextes. Pour citer les différents modèles usuellement utilisés aujourd’hui, on pourra identifier :
- La canne à fil intérieur, idéale pour se faufiler à travers la végétation. Elle mesure en général de 3 mètres 60 à 4 mètres 20 avec des modèles équipés d’une pompe, système qui permet de rallonger la canne pour pêcher quelques décimètres plus loin. Sur cette canne, les anneaux sont placés à l’intérieur du blank de la canne et sont appelés entretoises. Un ou deux anneaux extérieurs sont positionnés sur l’élément talon entre le moulinet et la gorge d’entrée de fil dans la canne.
- La canne téléréglable qui comme son nom l’indique, permet de régler les premiers éléments de la canne à la dimension recherchée. Des bagues autobloquantes maintiennent la canne à la longueur. La longueur moyenne de ces cannes varie de 4 à 7 mètres.
- La canne téléscopique qui une fois déployée ne pourra pas être évolutive. Elle mesure en général de 3 mètres 50 à 4 mètres 50. Son atout réside à son faible encombrement une fois pliée.
- La canne anglaise, légère et dotée de nombreux anneaux qui favorise la glisse. Modèle idéal pour l’utilisation de lignes peu plombées. Elle mesure de 3 mètres 60 à 4 mètres 20
- La barre, canne nue de longueur fixe et sans moulinet, juste munie de quelques brassés de fil en son extrémité. Elle est souvent utilisée sur les rivières de plateaux et mesure de 5 à 7 mètres
Méthodologie
Il reste ensuite au pêcheur à présenter son appât au gré des courants, au niveau du poisson sans être vu.
Les postes communs sont situés dans les veines d’eau au débit moyen, autour des blocs et embâcles, prêt des berges surtout si elles sont creuses, sous les chutes d’eau de préférence en limite de l’écume ou encore sous une végétation rasante.
Sur ces cours d’eau ou la densité de poissons au m2 est plus importante que la grande rivière de plaine, il arrive encore de ressentir le fameux toc-toc à la touche.
Un poisson un peu éduqué aura tôt fait de recracher votre offrande si vous rendez la main, donc n’attendez-pas ! Ferrez à la touche !
Et si la truite est plus petite qu’espéré, vous pourrez la remettre à l’eau sans souci, l’hameçon ne sera pas engamé puisque piqué au bord des lèvres.
Pêche au toc pyrénéen en descendant / Pêche en dérive en grande rivière :
Dans le 2ème cas de figure, la pêche au toc en grande rivière s’aborde différemment.
La pêche s’effectue de préférence en descendant plutôt qu’en remontant, surtout si la rivière est translucide ou en période d’étiage.
Le pêcheur se positionne perpendiculairement au cours d’eau de telle façon qu’il puisse mieux contrôler la dérive de son appât dans les veines d’eau qu’il sélectionne face à lui.
L’action de pêche s’effectue à une dizaine de mètres en moyenne du pêcheur, distance qui favorise une bonne présentation en évitant d’être trop vite perçu par la truite ou autres poissons.
On parle alors de pêche en dérive aux appâts naturels façon Pyrénéenne ou « Toc Pyrénéen« .
Pêche au toc lourd :
Il peut arriver que la pêche soit efficace qu’à la seule condition que l’appât avance de façon très lente. On opte pour une pêche au toc lourd dans le cas de figure d’une rivière à gros débits et d’une pêche en eau froide. Comme c’est le cas généralement en début de saison ou pendant la fonte des neiges.
La solution pour intéresser les truites plaquées au fond et peu actives consiste à utiliser des variantes de la pêche au toc, plus assimilées à de la pêche à rouler.
On utilise alors une canne téléréglable de 5 à 7 mètres équipée d’un moulinet à tambour fixe sur lequel on aura monté un corps de ligne costaud (un 16 ou 18/00). On dispose à l’extrémité de ligne un montage lourd (souvent plus de 1 gramme de poids de plomb, de 2 à 5 grammes en moyenne).
La longueur de la canne permet une présentation verticale et une bonne portée du montage.
Les montages utilisés sont fonction des fonds, de la température de l’eau et des débits : corona, spirale, bille, chapelet de plombs, grosses cendrées.
En fonction du poids utilisé en lestage, on peut aussi employer une canne anglaise d’action medium ou medium/fast en longueur 3m90 ou 4m20. Plus légère et plus maniable que la téléréglable.
Pêche au toc en nymphe :
Cette variante fait appel à des imitations de larves lestées, ces mêmes imitations qu’utilisent les pêcheurs à la mouche pour pêcher à la roulette ou en nymphe au fil.
L’avantage se trouve dans le fait d’utiliser un appât artificiel, ce qui facilite l’approvisionnement.
Si la nymphe artificielle est convenablement lestée (cas le plus préférable), pas besoin de rajouter de lest, sinon quelques plombs viendront alourdir le montage.
Cette pêche peut s’avérer efficace quand les appâts naturels traditionnels ne fonctionnent pas et qu’il est difficile de récolter les larves naturelles se trouvant sous les pierres sur le fond du cours d’eau.
Faites attention toutefois à être bien concentré, car les touches sont parfois subtiles et souvent rapides !
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à suivre ce lien et lire l’article de mon blog intitulé « La nymphe au toc«
Règles à respecter dans la pêche au toc :
Point commun à ces approches, il faut présenter du mieux que possible un appât, naturel ou artificiel, au plus près du fond.
Gardons bien en tête cette règle essentielle dans cette pratique qui est la véritable clé du succès dans cette pratique.
Et si on sent que la ligne passe au bon endroit et à la bonne vitesse, alors la touche n’est pas loin.
Hormis le choix de l’appât, les quatre éléments essentiels dans la pêche au toc sont :
- la construction de la ligne principalement la plombée pour une pêche aux appâts ou en nymphe très légère ;
- l’angle d’attaque donc le positionnement du pêcheur ;
- mais aussi l’angle formé par l’ensemble canne-ligne ;
- et pour terminer, la conduite de la ligne.
Toujours analyser et se remettre en question
Il faut en permanence réviser chacune de ces notions, et ce à chaque coup de pêche, pour pouvoir s’assurer que la ligne soit toujours « pêchante ».
Avant cela, le pêcheur se doit de soigner son approche, toujours être discret afin se fondre dans l’élément naturel et ne pas être perçu.
Il doit aussi prendre le temps de bien analyser la configuration des lieux, observer.
Puis comprendre la rivière devant laquelle il se trouve : les notions de flux, le relief, les postes de chasse, les caches… Ce qu’on appelle communément « le sens de l’eau ».
Sens qui s’acquiert au fil du temps, fruit de l’expérience, de la connaissance et de la compréhension de l’univers aquatique.
Tous ces paramètres maîtrisés, le pêcheur accède à une pêche plaisir et passionnante. Le résultat de nombreuses heures passées au bord de l’eau.
Le plus long est d’acquérir les bases et d’éviter les erreurs classiques rencontrées au début :
- mauvaise construction de la ligne ;
- mauvaise construction de la plombée ;
- connaissance imparfaite du milieu ;
- mauvaise lecture de l’eau ;
- mauvaise stratégie d’approche ;
- réflexion hâtive du coup de ligne à produire ;
- matériel inadapté ;
- conduite de la ligne approximative ;
- hauteur de pêche et repère mal réglés…
Liens intéressants pour aller un peu plus loin…
Rajoutons qu’un bon équipement d’ensemble conforte le pêcheur dans sa pratique et influe aussi sur la réussite finale.
Pareil pour le petit matériel, bien choisi, il participe à la réussite de la pratique.
Si votre but est de capturer une belle fario de rivière, la lecture qui suit y est dédiée.
Suivre un stage de pêche afin de mieux pêcher au toc
Pour vous apportez les bases essentielles et vous faire gagner un temps précieux, pensez à prendre conseils auprès d’une « bonne main ».
Ou si vous en avez la possibilité, participez à un de mes stages de pêche.
Vous pouvez me contacter via ma page de contact.
Vous trouverez aussi tous les renseignements sur mes prestations de guide et mes stages de pêche sur mon site professionnel : www.stagepechetruite.com
Je propose des stages de pêche au toc, en dérive naturelle, en nymphe au toc… En tout, 10 thématiques de stage de pêche.
Tarifs des stages :
Tarifs indicatifs | demi-journée | journée |
Prix par personne | 140 € / base 1 personne | 250 € / base 1 personne |
Prix par personne | 120 € / base 2 personnes | 200 € / base 2 personnes |
Bon à savoir :
– une remise tarifaire est appliquée en fonction du nombre de participants.
– une dégressivité tarifaire est appliquée dans la durée pour les groupes
Pour découvrir les tarifs plus en détails, je vous invite à cliquer sur le bouton ci-dessous
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